• guillaume moreau

    Victime d'un accident à 200 km/h lors de la journée test des 24 Heures du Mans, Guillaume Moreau a failli perdre l'usage de ses jambes. Aujourd'hui, le pilote Oak Racing marche sans assistance mais reste prudent sur un retour à la compétition. Guillaume, revenons sur l'accident survenu lors de la journée test le 3 juin dernier. Quelles images gardez-vous du choc ? Guillaume Moreau : Je n'ai pas perdu connaissance, donc j'ai des souvenirs encore bien précis en mémoire. Je vois encore la voiture m'échapper complètement à 200 km/h dans le virage du karting après avoir glissé sur du gazon synthétique gorgé d'eau (Ndlr : qui a été retiré ensuite par l'organisation). Incontrôlable, elle s'est mise à 90° en glissant comme sur une plaque de verglas. Je suis allé droit dans ce mur en béton sans pouvoir rien faire. Tout ça se passe très vite mais je me vois encore me dire : «Là, ça va faire très mal.» Vous êtes conscient, que se passe-t-il dans les secondes qui suivent le choc ? Juste avant et au moment de l'impact je serre le volant très fort et je compacte mon corps en «mode carapace.» Ensuite, je vois tous les indicateurs de warning s'allumer et mon premier réflexe est de regarder mes jambes. Je suis rassuré, elles sont bien là. Mais quand j'ai voulu les bouger, elles n'ont pas répondu… (Il marque une pause) Tout défile très vite dans ma tête. J'ai alors appelé l'équipe à la radio en leur disant que j'étais sorti violemment, que c'était grave et que j'avais l'impression d'avoir un poignard planté dans les lombaires. Curieusement, ce n'est pas le choc contre le mur en béton qui a provoqué la blessure… Non, j'ai encaissé le choc frontal à 200 km/h. C'est lorsque la voiture est retombée de tout son poids après avoir décollé d'un mètre que le bas de ma colonne a subi un tassement. Vous êtes ensuite transporté à Angers où le diagnostic précis est très inquiétant… Oui, la douzième vertèbre a été fracturée et les éclats osseux ont touché la moelle épinière. Mon état était critique et l'opération a duré quatre heures. J'ai su ensuite que les médecins avaient estimé que j'avais 80% de chances de rester paralysé et que j'avais donc très peu de chances de remarcher. Et si je devais remarcher c'était avec des appuis et des cannes… Après l'opération, sur mon lit, quand j'ai pu sentir et bouger un peu mes jambes, j'ai poussé un énorme ouf de soulagement. Commence alors la longue rééducation… Il y a eu une deuxième opération quelques jours après la première. Ce n'est qu'ensuite, au centre de l'Arche, à Saint-Saturnin (Sarthe) à partir du 19 juin que la rééducation a vraiment débuté. Pendant un mois, j'ai travaillé. Je suis passé du fauteuil roulant au déambulateur et puis j'ai marché avec des béquilles. Aujourd'hui je marche en boitant mais je manque encore de sensibilité. Je vais reprendre une nouvelle phase de ma rééducation début septembre au CHU de Limoges. Mais je suis autonome. C'est incroyable de me dire ça. Tout cela m'a fait prendre conscience de la chance que nous avons, nous les valides, d'effectuer des gestes de la vie de tous les jours qui nous paraissent banals. Est-ce que vous vous autorisez à rêver de pilotage en compétition ? En décembre, je dois déjà faire le point sur ma greffe osseuse (Ndlr : la vertèbre a été reconstituée). Si l'évolution est bonne, on pourra me retirer le matériel de consolidation et je pourrais penser pilotage. Mais si je reviens dans une voiture, ce ne sera pas à n'importe quelles conditions. Et puis, j'aimerais contribuer à améliorer la sécurité des pilotes. Tout cela m'a aussi fait réfléchir sur mon métier. Je veux piloter, c'est ma passion, mais je ne ferai pas que ça. Je vais m'investir dans d'autres activités. Il n'y a plus que le sport auto dans ma vie. Quand peut-on espérer vous revoir sur un circuit alors ? Pas en 2013, ce sera beaucoup trop tôt. Peut-être l'année suivante... Je sais que j'ai un soutien incroyable de toute l'équipe Oak Racing. Je reste optimiste mais tout dépendra de ma capacité à retrouver l'intégralité de mes moyens dans les mois à venir.

    guillaume moreau

     

    http://www.lefigaro.fr/auto-moto/2012/08/31/02019-20120831ARTSPO00559-moreau-j-avais-80-de-chances-de-rester-paralyse.php

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